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Ma vie romanesque

lundi 28 mars 2011

Charivari

A vos calendriers !
Les 2 et 3 septembre prochains, à Billom (63), aura lieu le traditionnel charivari médiéval. Concert, spectacles de rue, animations diverses... Cette année, les organisateurs, à ma grande joie et fierté, ont décidé de prendre Ysabellis et Barthélémy comme fil conducteur des fêtes et d'une chasse au trésor dans les rues pleines de cachet de la ville. A ne pas manquer ! D'ailleurs, j'y serai...
Plus de renseignements, c'est ici : http://charivari.billomrenaissance.com/index.html
A bientôt dans le Puy de Dôme !

mercredi 23 mars 2011

Présent, passé, littérature

Lorsque j'ai commencé mes études d'histoire, je savais déjà que je voulais en savoir plus sur le Moyen âge (ne me demandez pas pourquoi, s'il vous plaît, il se trouve que je n'en sais rien), mais je n'imaginais pas tous les horizons que cette époque pouvait m'ouvrir.
Etudier le passé, c'est avant tout étudier une société humaine, plus ou moins proche de nous, mais avec qui nous partageons les fondamentaux de l'espèce : même cœur, même cerveau. Seule la culture est différente. Aussi, je n'ai jamais pu considérer que, parce qu'il s'étaient passés il y a longtemps, les drames vécus au Moyen âge étaient moins importants que ceux que nous vivons de nos jours. Le "oui, mais ils n'étaient pas comme nous à l'époque", qui nous protège bien souvent, est une véritable ineptie. La souffrance des humains face à la mort est la même, au moins depuis le néolithique. Je laisse les périodes antérieures aux préhistoriens.
L'étude du passé, par rapport au présent, a cet avantage que vous savez "la fin de l'histoire". Elle a cet inconvénient que vous ne pouvez poser beaucoup de questions aux protagonistes : les grand écarts que les historiens sont obligés de faire tiennent souvent du numéro de cirque.
Pour ma part, je suis restée longtemps avec cette question : comment l'Occident dans son entier s'est-il relevé de la peste de 1348 ? Pour mémoire, la maladie, que l'on n'avait pas vue depuis un millénaire en Europe (mais qui subsistait de façon endémique en Orient), a déferlé entre 1347 et 1349, emportant, selon les estimations, entre un tiers et la moitié de la population occidentale. Entre un tiers et la moitié ! Pouvez-vous imaginer un désastre pareil ? Un traumatisme d'une telle ampleur ? Quelques lieux seuls sont relativement épargnés, comme des villages isolés, dans les montagnes. En 1361, ils seront frappés à leur tour, et verront les morts s'empiler, grands petits, vieux, jeunes, avec une préférence, toutefois, pour les enfants "de l'espoir", nés après la première peste.
L'histoire nous donne les chiffres. Les cadres. la chronologie. Moi, c'est à ce point que j'ai eu besoin de la littérature. Placer des personnages deux ans après la seconde peste, ancrer en eux ce rapport à la vie, à la mort, à la fragilité de l'existence. Et tenter de comprendre, par le récit, la façon dont on se relève, dont on continue à vivre, à aimer, à donner la vie à son tour, malgré le deuil, la souffrance.
La peste n'est pas le sujet de mes romans. Mais elle est toujours là, présente, en arrière-plan, comme une ombre prête à glacer, terrifier, désespérer. Forçant à avancer, aussi.
Les survivants des villes japonaises dévastées par le tsunami vont devoir vivre le même genre de deuil. Reconstruire leur vie parmi les fantômes, s'épauler pour porter ensemble le deuil. Cela ne les aidera certainement pas de savoir que d'autres humains, à d'autres époques, ont vécu des tragédies similaires. Dans l'épouvante des premiers jours, des premières semaines, rien ne compte, rien ne console. Mais quand les larmes auront séché, ils pourront apprendre que, sur le champ de ruines laissé par la peste, les médiévaux ont réinventé leur existence, laissant plus de place à la vie ici-bas, délaissant la transcendance pour la beauté, inventant le bonheur. La société qu'ils mirent en place n'était pas parfaite (en existe-t-il seulement ?), mais au moins correspondait-elle davantage à leurs souhaits. Puissent les Japonais être portés par le même élan que les médiévaux des XIVe et XVe siècles.
Il peut, parfois, être utile de connaître "la fin de l'histoire".

lundi 14 mars 2011

Aparté

Il est des jours où il est difficile de parler de littérature, où l'on reste scotché devant le fil des infos, tour à tour effaré, désolé, choqué, terriblement impuissant. Aujourd'hui, c'est fraternellement que je pense aux Japonais, qui font face collectivement à une épreuve terrible et un deuil insupportable.
Ce qui nous relie est plus profond que ce qui nous sépare. Ce qui vous blesse me blesse aussi.  
Que ce message soit l'équivalent d'une minute de silence en hommage aux victimes et aux survivants.

jeudi 10 mars 2011

Questions

Chers lecteurs, si vous avez des questions à me poser, vous avez deux solutions. Les commentaires, au pied d'un de ces billets. Ou, si vous êtes timide, vous avez la possibilité de m'envoyer un courriel en utilisant le formulaire "écrivez-moi", à droite de cet article.
Je promets d'essayer de répondre à tous, promettez de votre côté de ne pas vous vexer si je déroge à cette règle... en période d'écriture intensive, j'ai tendance à faire mon Gaston (et sa montagne de courrier en retard, je dis ça pour Toto, dans le fond, qui n'avait pas saisi instantanément la référence littéraire...)
A vos claviers !

mercredi 2 mars 2011

Aveu

C'est tête basse que je viens devant vous, aujourd'hui.
Eh oui, à ma très grande honte, je dois avouer que le village natal d'Ysabellis et Barthélémy, Marcouls en Margeride, n'existe pas. Comment ? Mais ce n'est pas possible ? Eeeeeh, si. Pour de vrai ? Pour de vrai.
Si je vais jusqu'à Compostelle, à pied, ça ira, vous me pardonnerez ? Ou vous préférez Rome ?
En réalité, quand j'ai commencé à écrire le roman qui s'est ensuite appelé "les deniers du Gévaudan", j'étais coincée par les personnages, les lieux. Il y avait déjà tellement de contraintes relatives à l'époque, à l'histoire, que je me suis, en quelque sorte donné du champ en plaçant le théâtre des événements dans un lieu imaginaire. Marcouls est donc une sorte de mélange de villages tels que décrits dans les séminaires d'archéologie médiévale et de souvenirs de chaumières laborieusement chauffées habitées par de vieilles cousines, le tout dans un décor naturel qui est plus à chercher du côté du plateau ardéchois que du Gévaudan.

Tous les autres lieux existent. Mais j'ai comme le sentiment que même Rome ne suffira pas à vous faire surmonter votre déception. Et si j'y allais pieds nus ?